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Le Grand Reportage de proximité

Pour beaucoup le Grand Reportage c’est « fascinant », « dangereux », « loin » ou encore « là où l’on trouve la guerre »… Pourtant, il est au coin de la rue, à vous attendre patiemment. 

Grégory Leclerc a bourlingué aux quatre coins de la France

« Il n’est pas utile de voyager loin pour raconter de grandes histoires », témoigne Grégory Leclerc, Grand Reporter pour Nice Matin. Contrairement à ce que l’on peut penser, le Grand Reportage n’est pas associé à une notion de distance. « Il y a une forme d’illusion attachée au Grand reportage, pourtant il peut être réalisé au bout du monde ou au coin de la rue », explique le journaliste. Il y a des centaines de sujets qui se prêtent à ce format, juste sous notre nez… « Je suis allé faire une enquête auprès de travailleurs pauvres, lors de la crise des gilets jaunes. Il m’a fallu des trésors de patience pour convaincre un fonctionnaire municipal de raconter, à visage découvert, sa vie dans une cave, sans chauffage, sans électricité. Ce type d’exercice est pour moi du Grand reportage de proximité. » En effet, un tel travail fait appel aux mêmes caractéristiques et aux mêmes besoins : il y a une nécessité de préparer le sujet en amont et d’en extraire les données sociologiques avant de se lancer dans les rencontres de terrain. 

Un survivant du journalisme 2.0 

Le Grand Reportage est l’un des rares formats à ne pas « souffrir » du phénomène d’instantanéité que subit l’information aujourd’hui, et l’on ne peut que s’en réjouir. « Un retour aux sources vers la proximité est essentiel à une époque où le journalisme se pratique de plus en plus derrière un écran d’ordinateur », déplore Grégory Leclerc, qui se bat pour donner l’envie aux étudiants de l’EDJ Nice de se déplacer et de rechercher le contact humain. Enfin, il ne faut pas oublier que les grandes histoires partent souvent des plus petites ; il suffit simplement d’aller les chercher. Le journalisme et plus précisément le reportage, qu’il soit de quartier ou au bout du monde, requiert du travail, demande de l’empathie, et un vrai sens du terrain. Il est nécessaire de s’y pencher au plus tôt et fréquemment pour le maîtriser parfaitement. 

L’inventivité : source du Grand Reportage de proximité 

Le contexte social français a tendance, depuis quelques années, à se prêter à ce format. Mais pour cela, il faut s’approprier le terrain, écouter attentivement ce qui se dit, et ouvrir les yeux sur son quotidien et celui des autres. « Florence Aubenas, Grand reporter au Monde, a ainsi réalisé un Grand reportage assez incroyable « au pays des hypers », dans les hypermarchés ! Le rendu est fascinant, socialement instructif, et enrichissant. Un reportage qui voit grand », explique Grégory Leclerc. Le Grand Reportage permet d’enquêter de manière plus approfondie, de par son long format, sur des sujets qui touchent de près le public. Il ne va pas au bout du monde, mais il fait voyager assis avec des histoires qui se trouvent à seulement quelques kilomètres. « Et c’est là l’essence même du Grand Reportage » et donc de proximité, rebondit le reporter. Une chose est sûre : les étudiants en journalisme ne devraient pas avoir peur de se frotter au Grand Reportage, il apporte beaucoup à l’apprentissage du métier. 

Leïla Davaud 

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